Né en 1958 à Neauphle le Château, région parisienne dans une famille ouvrière, un père occupé par son travail qui impliquait beaucoup de déplacements, son engagement comme conseiller municipal, son engagement comme président d’un club de foot que je haïssais ( le foot a l'époque pas mon père).
Une mère femme de ménage dans les grandes maisons bourgeoises ou je l’accompagnais quand je n’étais pas à l'école, garde d’enfants et femme a tout faire à la maison. Moi la dedans je dis enfance plutôt heureuse protégé avec un amour maternel plutôt sain mais une mère angoissée quand meme, une peur de tout .dévalorisation d’elle même , une soumission d'époque à l’homme qui décide, qui se fait servir , le cliché qui n’en était pas un du coup.
Ce que j’ai connu c'était l’horrible accordéon du bal musette le dimanche matin voilà d'où je viens d'où je pars .
J’ai une relation avec ma prof de Français a 15 ans avec elle je lis. j’apprends l’Amour elle nous fait travailler le rouge et le noir , la motocyclette et un livre féministe très engagé. ca commence.
Je rencontre dans les années 1974 1984 cette dizaine d’insouciance ma prof dessin mariée mais en vie libre
Paul et Françoise donc comme CHATILLON SUR SEINE la chanson de Saez et là je rentre dans un milieu intellectuel et une bourgeoisie de gauche et oui ! ils me prennent sous leurs ailes, quelque part ils ont peur pour moi
Lui un grand amoureux de la littérature allemande et alentours, Hesse, Rilke, Goethe, Zweig la liste est longue , les romans d’apprentissage comme Narcisse et Goldmund, ils me font connaître le plus beau de cette époque , les plus grands pianistes, les plus grands chefs d’orchestre, les plus grandes cantatrices, les peintres de la renaissance Italienne jusqu'à Bacon ..les plus grands chorégraphes Béjart et Pina Bausch parmi d’autres et moi à chaque découverte je pleure, je pleure en 81 sur le ballet Béjart , sur Jessye Norman, sur les quatre derniers Lieder, sur la mort d'Isolde, je découvre tant et tant de choses qui sont enfin moi. pour ce que je suis, pour ce que je vais devenir ils m'emmènent sur les traces de louis 2 de bavière, sur Visconti sur Fellini, sur Bergman …….., il y a chaque fois un déclic un peu mortifère lié je pense a ce que j’ai perdu
Rilke relié a Visconti et mort a venise par exemple et cette phrase que j’ai fait mienne de la première élégie de Duino “Car le beau n'est rien d'autre que le commencement du terrible , tout ange est terrible
la peinture commence sur le terrible avec l'expressionnisme qui comme mouvement m'attire énormément car au delà des de défigurations il y a l’histoire a venir … c'est un mouvement trop peu connu et important pour l'histoire
Moi mes deux rencontres sans interventions de quiconque et qui me suivent qui sont en moi c’est Duras et Barbara, Duras je l’ai rencontré beaucoup a Neauphle la ou elle habitait quand elle n'était pas rue St benoit ou a Trouville , j’ai tout lu ,j’aime tant son écriture ses ponctuations sa folie…
Barbara c’est plus de 100 concerts et quelques entrevues tres courtes 1978 l'olympia jusqu’au dernier concert en 1993 elle meurt a 67 ans ,un lundi 24 novembre au meme moment mon pere de 67 ans meurt dans mes bras en soins palliatifs j’appelle ma mere et je lui dis c'était beau ils sont nés la meme annee et morts le meme jour a l’enterrement de Barbara pendant l’enterrement de mon père j’y envoie mon meilleur ami rien n’est hasard ,il y a des liens entre toutes ces rencontres . et puis il y Naples et Capri deux beautés opposées ou je me vis . j’ai envie d’ouvrir une parenthèse sur un moment magique un peu au dessus de la villa Malaparte où il avait une terrasse d’une simplicité extrême face a la mer et une ancienne cantatrice et des pâtes merveilleuses et des airs d'opéra dans cette nature là aussi ca fait pleurer. le beauté et la mort sont dans l’art, la littérature, la peinture, la musique les pierres le délabrement de Naples juste comme exemple et la beauté des autres et la mienne à l'époque ce n’est pas une mise en avant mais plutôt une mise en abîme le trouble de l’homme mourant devant Tadzio , la beauté peut être un handicap , vous attirez trop ,
Le cinéma avant la peinture a été mon moteur , j’ai été fou de cinéma je suis encore mais la création n’est plus à un tel rendez vous que les années 50 jusqu'aux années 1980 je note et je notais chaque film que je vois que je voyais j’ai le souvenir de "l'intendant sansho”, des Fassbinder jusqu’aux ailes du désir , aujourd’hui on a quand quand même Xavier Dolan et Almodovar et le cinéma asiatique et quelques autres l'expressionnisme s’en va un peu pour aller vers l’abstrait et je m’y retrouve aussi . puis j’aborde le surréalisme au fond qui ne me touche pas tant que cela jusqu’ a rencontrer ceux qui deviennent donc vers les années 90 mes références Segal Kienholz, Beuys, Antoni Tapies et Soulages le mouvement dadaïste m’inspire. la encore on fait des liens, le noir couleur de lumière.
je peins assez tard en fait il y plus de 20 ans seulement avant j’avais le besoin d’apprendre d'être spectateur , les yeux écarquillés. Maintenant depuis quelques années j’ai souvent les yeux écarquillés pour trouver dans la nature , autour d’une poubelle bref partout je regarde pour voir le carton, le bois, l’ardoise qui me parle déjà ,j’entrevois parce que il y a telles ou telles tâches, tels ou tels traits la possibilité urgente de créer. je vois déjà. il est extrêmement rare que je parte du blanc Tout est récup, jamais le bon format, l'encadrement quand ce n’est pas possible financièrement c’est Emmaüs.
Vous trouverez des choses non finies, mal encadrées je dois dire que je suis, quand j’y suis, dans l’urgence mon atelier est rempli de choses , de morceaux de toutes matières, de boites que je décortique, je ne suis pas soigneux pire je malmène , j’encadre avant que ce ne soit sec, je passe sous l’eau un tableau inachevé dans le sens qu’il n’est pas assez équilibré, je déchire, je refais jusqu’au moment ou je stoppe mais il y a toujours dans ma tête une possibilité de changer dés fois on me dit “n’y touches plus” J’écoute souvent.
En 2018 j’ai fait une expo dans mon garage je ne m'étais pas trouvé. ni de nom ni de style défini, j'étais en recherche. je travaillais par thème , black live matter, les phares , le temps, et puis j'ai abandonné. j’ai choisi d’aller vers le brut , brutaliser . deux événements viennent bousculer tout cela ,le cancer, et ce n’est pas rien et j’ai accompagné ma mère dans son désir de partir, après trois années de réflexion et de paroles, nous avons fait connaissance.. nous nous sommes tout dit jusqu’au geste d’amour.
j’ai voulu boucler une boucle , Rendre hommage a cette femme victime de son époque, n’ayant meme pas pu réaliser son désir d’être coiffeuse et seulement heureuse d’être mère. on a choisi avec mes filles MILAN KAMIL et MICO ma mère des Prénoms à consonance slave pour le premier et arabe pour le second , MILAN c'était pour moi un prénom qui n’a pas posé de question que j’ai apprivoisé et aimé totalement éperdument dirait Duras
Avec ma tete et ma couleur de peau dans la rue on me parle souvent arabe alors pourquoi pas et en ces temps mauvais je suis fier de ce Kamil qui verra j’espere naitre un état palestinien a coté de l’état d’israel quand cette democratie qui n’en ai plus une le redeviendra . j’aime ces prénoms , je m’y sens bien , très bien et puis d’un coup l'idée de MKM est devenue évidente pour nom d’artiste un ami que je cite dans les remerciements a dessiné automatiquement le logo j’en ai cherché beaucoup d’autres et non c'était le premier le bon
j’ai un nom, un désir fou de peindre et tout est là.